Au tour de la Haute-Loire et du Finistère de bénéficier des lumières d’une finale de coupe de France. Entre l’ogre Saint-Germain Blavozy et l’outsider Kernic, la bataille a fait rage. Mais les plus fortes ont gagné.

L’ambiance était encore montée d’un cran en ce début d’après-midi à l’Accor Arena pour la suite des finalités de la coupe de France. Après les sacres de Sautron et du Val de l’Indre au niveau départemental, les kops de Kernic et Saint-Germain Blavozy rivalisaient de chants et de danses au moment de l’entrée de leurs protégées pour la finale régionale féminine. Une opposition très alléchante entre deux collectifs haut de gamme et deux clubs en pleine expansion. Même si sur le papier, la balance penchait en faveur des pensionnaires de Nationale 3 de la Ligue Auvergne Rhône Alpes, qui débarquaient dans la capitale avec une accession en N2 et un sans-faute agrémenté de trente succès consécutifs. Alors que les Léonardes évoluaient elles un niveau au-dessous, en Prénationale Bretagne, et restait sur un revers en championnat, heureusement sans conséquence pour leur montée à l’échelon supérieur. En dépit de cet écart présumé d’une division, les Bleues prenaient les devants au tableau d’affichage sur les traces de Margot Colloc. Pendant que la seule Mathilde Masson, artilleuse en chef Altiligériennes, maintenait son équipe à flot (5-4, 12e). Passée la crispation du début de match, la machine blanche se mettait en marche, et bénéficiait des écots de Sabina Karupovic, Maëlle Marcoux et Joana Fraisse notamment, pour reprendre la barre (8-10, 22e). Sans parvenir pour autant à se détacher (11-12, mi-temps).

Mathilde Masson canonnière en chef


Au retour des vestiaires, les Saint-Germinoises portaient un premier coup d’accélérateur, qui semait le doute dans les têtes adverses, en dépit du bruyant et folklorique soutien du public breton (14-18, 38e). Mais un temps plus tard, l’efficacité retrouvée de Colloc et Loussaut, une rigueur défensive et des arrêts de Manon Le Bris, permettaient à l’équipage breton de refaire surface, grignoter méthodiquement son retard (15-18, 38e ; 18-20, 42e ; 22-23, 52e), et même égaliser dans le sillage de Mélanie Roué à l’approche du money-time (25-25, 54e). L’effort avait sans doute été trop intense pour les partenaires de Marine Loussaut, qui ne parvenaient plus à trouver la faille dans l’emballage final et face à une machine blanche de nouveau insubmersible (25-28, 59e). Au moment où Anaïs Gagne portait le coup de grâce, au relais d’une impressionnante Mathilde Masson. Pur produit de la maison SGBHB, comme la plupart de ses partenaires, et inlassable buteuse, celle qui a toujours refusé jusque-là de jouer à l’échelon supérieur, a été inarrêtable et a étalé toute sa puissance pour faire face à la remontée bretonne (16 buts au total, dont six dans le dernier quart d’heure). Une performance XXL de la part d’une joueuse qui porte fièrement les couleurs de Saint-Germain Blavozy, qui peut se tourner désormais sereinement vers sa nouvelle aventure en N2. Une différence de taille entre les deux collectifs. De quoi aussi atténuer les regrets des Bretonnes, qui pouvaient quitter la scène avec le sentiment du devoir accompli malgré tout.

Réactions :
Marine Loussaut (capitaine Kernic) :
 Nous avons tout donné et on s’est bien battues contre une très belle équipe. On ne pensait presque pas autant s’accrocher à la limite. Mais c’est tellement d’émotion ici, c’est vraiment génial comme expérience. Nous ne pouvons pas être déçues, nous sommes tellement contentes d’être là, c’est incroyable dans une carrière d’amatrice de vivre cela. Je n’ai pas de mots à chaud pour décrire, c’est trop bien. Je souhaite à toutes les handballeuses de vivre une telle aventure. Nous en avons bien profité de cet évènement et on va en faire de même toute la journée. C’est grandiose !.

Nicolas Le Gall (entraîneur Kernic) : La différence est juste derrière moi (en référence à Mathilde Masson de passage), c’est une joueuse extraordinaire. Pourtant, nous n’avons pas fait un mauvais et les filles ont été à la hauteur de l’évènement. Nous sommes contents de ce que l’on a produit. Il n’y a aucun regret à avoir. Nous allons avoir des souvenirs plein la tête durant quelques années. J’espère que tout le monde en a pleinement profité.

Mariane Gérenton (capitaine Saint-Germain Blavozy) : Nous avions clairement le rôle de favorites, mais l’on sait aussi que sur un match tout peut arriver. Nous n’avons pas encore la défaite et l’on craignait éventuellement de se retrouver dans la difficulté. Finalement, face à cette résistance, c’est encore plus beau d’avoir tenu bon jusqu’au bout. On pouvait avoir peur d’échouer si près du but et de se faire prendre par le contexte. On va retenir cette énorme vague blanche qui était derrière nous. Certains sont partis à une heure du matin de Saint-Germain la Prade, personne ne sait où s’est situé. Et dire qu’ils sont là pour nous. C’était trop sympa de se prêter au jeu d’un petit week-end en mode professionnel de hand. Et avec la victoire au bout, c’était l’année où jamais de saisir notre chance.

Amine Merah (entraîneur Saint-Germain Blavozy) : L’équipe adverse a prouvé qu’elle méritait sa place en finale grâce à un super match également. Nous étions condamnés à gagner ce dernier match de la saison, après avoir tout gagné cette saison. Je suis un entraîneur aux anges, et pour les filles, c’est la concrétisation d’une saison de folie. Aujourd’hui forcément, l’émotion a pris le pas sur le jeu. Ce n’est pas rien quand même de jouer à Paris Bercy. Mais les filles sont parvenues cependant à produire leur jeu, autour d’une bonne défense, des montées de balle et des contre-attaques. Mathilde est notre canonnière et méritait cette performance ici. C’est le couronnement de la saison et le mérite en revient aussi à nos supporters. Saint-Germain Blavozy est un petit patelin à côté du Puy-en-Velay, mais on a brillé jusqu’à Paris aujourd’hui. Venez faire du handball avec nous.